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Pour cette immense structure gonflable de 72 000 m3, tout repose sur le choix de la couleur et c’est avec l’industriel français Ferrari que l’artiste britannique d’origine indienne s’interroge.
La visite commence par l’entrée dans ces entrailles, une volonté de l’artiste. Comme pour mieux perturber le visiteur… qui se trouve confronté à lui-même dans un espace où il n’a plus aucun repère. Sensation étrange, due notamment aux teintes de rouge qui varient selon le moment de la journée et de l’intensité de la lumière. 

« La couleur joue un rôle essentiel dans cette oeuvre. De ce point de vue, ce travail constitue pour moi une sorte d’expérimentation : celle d’un monochrome qui englobe tout, dans lequel on est plongé, comme en immersion. C’est comme si la couleur trempait le spectateur jusqu’aux os. la couleur fait ainsi partie intégrante de l’expérience« , indique Anish Kapoor.
Il veut obtenir un rouge morbide, de sang séché. Après de nombreuses études techniques et de tests dans ses ateliers, Anish Kapoor tranche pour un rouge très foncé qui laisserait passer la lumière. Et c’est un défi pour les équipes R&D de l’entreprise Ferrari, basée en Isère : quatre essais industriels de 1.000 m2 chacun sont ainsi réalisés – chose qui ne se fait jamais – avant de trouver le coloris au souhait de l’artiste, qui a débuté sa collaboration avec Ferrari avec la réalisation de Marsyas, oeuvre déjà monumentale présentée à la Tate Moderne à Londres en 2002.
« Le plus difficile a été de trouver un textile résistant, de couleur sombre et transparent à la fois« , explique Françoise Fournier, responsable marché Architecture chez Ferrari.
Vue de l’extérieur, l’oeuvre est également impressionnante. Les trois énormes bulles de couleur pourpre viennent épouser les contours de la Nef du Grand Palais et remplir ses 35 mètre de hauteur. Ce voyage intérieur est possible jusqu’au 23 juin au Grand Palais à Paris.